Collège Simone Veil
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DP3 visite de la maison de retraite de Savines

vendredi 29 avril 2016, par MANUELA MAESTRI

Mardi 19 avril, les élèves de la DP3/ DME se sont rendus à Savines Le Lac afin de visiter la maison de retraite "François Pavie".
Nous avons été accueillis par Madame Ferré, cadre de santé, qui a articulé notre visite en deux temps : la visite du bâtiment suivie de la rencontre avec des professionnels de l’aide à la personne.

1) La visite du bâtiment
La résidence "François Pavie" a ouvert en 1916, de l’autre côté du lac, et a été donnée par M. Pavie, qui a fait un don aux pauvres et aux indigents. Après la création du barrage, elle a été transférée et agrandie. C’est un bâtiment en L qui a bénéficié de travaux d’agrandissement en 2006-2008. Ce qui a permis à chaque résident d’avoir une chambre individuelle entre 18 et 20 m2. Aujourd’hui, c’est une EPAD. Au rez-de-chaussée, il y a :
- l’administration,
- une salle d’animation,
- une salle pour les joueurs de cartes,
- une salle de coiffure et esthétique, qui propose manucure, massages, soins des cheveux, afin d’avoir sur une image positive de soi,
- une salle à manger fermée avec des cloisons amovibles pour pouvoir accueillir les familles lors des grands repas. L’été, les repas sont pris à l’extérieur. Les résidents mangent par quatre et ils sont regroupés soit par affinité soit par dépendance. Le but est que les personnes restent indépendantes le plus longtemps possible.
- la salle ergothérapeutique : c’est un lieu clé dans la maison de retraite, créé pour redonner l’autonomie aux résidents, surtout aux malades d’Alzheimer, qui bénéficient d’ateliers pour travailler sur la mémoire. Dans cette salle, il y a une cuisine aménagée dans laquelle il est possible de retrouver les repères d’autrefois et les gestes que les résidents savaient faire. Il cuisinent à quatre et ils peuvent inviter des personnes avec qui ils partagent leur repas.
Pour aller à l’étage, il y a des ascenseurs. Comme les résidents manquent de repères, à chaque sortie d"ascenseur il y a une montre et un tableau avec les activités de la journée.
A l’étage, il y a les chambres. Les résidents peuvent les personnaliser avec les objets qu’ils souhaitent. Dans chaque chambre, il y a un calendrier, une télé, une montre et un système appelle-malade au dessus du lit et dans la salle de bain. Certains résidents ont Internet. Chacun a la clé de sa chambre et sur la porte il y a une photo qui leur évoque des souvenirs.

Les couleurs des murs et du sol n’est pas le même aux deux étages, ce qui permet aux résidents de mieux se repérer.

La résidence reçoit trois types de financements : le Conseil Général (pour les dépendances), le budget soins de la Sécurité Sociale et les particuliers qui payent leur hébergement.

2) Les professionnels
Dans la maison de retraite il y a 29 agents de soins (un médecin coordonnateur 12 heures par semaines, qui décide les personnes à accueillir, 1 ergothérapeute, 1 psychologue à 20%, 4 infirmières et 17 aide-soignants pour les jours et les nuits....)
Il y a aussi les personnels du service technique, qui assurent l’entretien des locaux, la lingerie et la cuisine (trois cuisiniers).
A l’administration, il y a trois personnes.

Nous avons pu longuement discuter avec Christine, AMP (aide médico-psychologique). Elle s’occupe de l’animation, pour apporter du bonheur aux résidents. Elle propose des activités fixes et des activités manuelles pour décorer la résidence ou bien des sorties, des rencontre inter-établissements, des repas, des jeux, des chants, des pique-niques, des après-midi thé dansants....A la résidence, la vie n’est pas finie ! Les résidents adorent les quiz, les mots fléchés et les jeux en général.
Le but est que les résidents gardent le plus longtemps possible l’autonomie physique et psychique, sans oublier de leur apporter du bonheur et des bons moments !
Christine propose aussi des ateliers cuisine (avec les recettes des résidents) ainsi qu’un petit journal interne portant sur les sorties, avec des photos.
L’animation est assurée sept jours sur sept, y compris les jours féries. Depuis ce choix, la vie de la maison de retraite a changé !
Pour être AMP, il faut passer un concours, sauf si nous avons le DNB. Il y a ensuite une formation en continu sur 10 mois (avec le Greta, l’IFSI dans certaines académies) et beaucoup d’heures de stage. Il est possible aussi d’accéder à la formation par le biais du BPGEPS ou en tant qu’éducateur spécialisé.
L’AMP peut travailler dans tous les secteurs du public, avec toutes les populations ; il a un regard plus psychologique sur les résidents, mais il peut aussi s’occuper de certains soins. C’est un métier que l’on voit de plus en plus mais qui ne se retrouve pas forcément dans tous les centres EHPAD. Les hommes sont de plus en plus nombreux.

Nous avons ensuite rencontré une aide-soignante, qui exerce ce métier depuis l’âge de 19 ans. Son rôle est de s’occuper de la personne âgée dans sa totalité, dans son quotidien et de l’aider dans sa mobilité, en veillant de ne pas faire les gestes à sa place.
L’aide soignante accompagne le résident, encadre ses besoins quotidiens, est à l’écoute. Parfois, elle se « substitue » à leurs familles tout en gardant les distances. Il est très important de savoir se protéger.
En début de carrière, le métier est très dur : l’aide-soignante est confrontée à la nudité, aux dentiers, aux odeurs, mais, au final, les personnes âgées sont des livres ouverts qui se livrent beaucoup. Par exemple, les résidents les plus âgées ont vécu les guerres et les horreurs des camps de concentration.
Pour accéder à ce métier, il faut fréquenter l’école pour aide-soignante qui dure un an. Pour l’intégrer, il faut avoir 17 ans et un niveau troisième.

Les élèves ont pu discuter avec une des infirmières, qui a un parcours très particulier. Elle a commencé comme aide-soignante (après avoir obtenu un bac et avoir fréquenté un an de BTS), puis elle a intégré la formation pour infirmière, à laquelle on accède par concours et avec trois ans de travail comme aide-soignante. Ceux qui ont le bac, ne passent que l’oral. La formation dure trois ans et coûte très cher (4000€ environ). Il y a très peu de places au concours : c’est pour cela qu’il faut le présenter à plusieurs endroits pour aller où l’on est reçus. La formation peut être prise en charge.
L’infirmière nous a raconté une journée « type ».
Elle commence à sept heures du matin et termine à sept heures et quart le soir.
En début de journée, il y a la phase de relais avec l’équipe de nuit : il faut tout noter, beaucoup écrire car c’est le seul moyen pour prouver que le travail a été fait.
Il y a ensuite le tour du matin, avec le plan des soins, établi à l’ordinateur.
Entre dix heures et midi, il y a les rendez-vous avec le médecin. Lors de ces visites, les infirmières donnent les informations les plus détaillées possibles pour que les médecins établissent un diagnostic.
Il faut ensuite réserver les rendez-vous ordonnés par le médecin, préparer les cartes vitales, les ordonnances, réserver les ambulances ranger les médicaments (pour 60 résidents, il y a 380 médicaments différents !)....
Les infirmières de jour préparent ensuite les médicaments pour la nuit, qui sont nominatifs.
Elle s’occupent aussi de soigner les « petits bobos » et font énormément de travail administratif, qui demande de passer beaucoup de temps à l’ordinateur.

Pour travailler dans une EHPAD, il faut postuler via un C.V à Savines, il y a beaucoup de stagiaires qui viennent de Gap et qui suivent le nouveau Bac Pro « Aide à la personne ».
Ils reçoivent aussi des stagiaires de troisième !

L’ergothérapeute n’était pas présente mais madame Ferré nous a parlé du parcours pour exercer ce métier. Il faut avoir un D.E après une école de trois ans. Il n’y a pas beaucoup d’écoles en France ; pour réussir, il faut bien travailler le français et effectuer beaucoup de stages.
Il y a différentes missions :
- aménager le domicile après une hospitalisation
- régler les fauteuils roulants
- surveiller le personnel et le former aux bonnes postures
- assurer la suite des AVC
- proposer des atelier cuisine, mémoire.....
- prévenir les chutes

Madame Ferré, cadre de santé, nous a ensuite parlé de son parcours. Elle a commencé en tant qu’agent hospitalier pour devenir ensuite infirmière. Elle a intégré une école de cadres et a été formatrice dans un centre de formation. Pour intégrer l’école de cadres, il faut être infirmière et avoir quatre ans d’expériences dans trois services différents.
Le cadre de santé fait moins de soins et beaucoup plus d’administration et gestion.

3) La population
Il y a 60 résidents, dont 50 à plein temps et 10 occasionnels, qui viennent quand la famille part en vacances, par exemple. C’est la seule structure qui le permet. Ils viennent de tous les milieux sociaux.
La moyenne d’âge est de 88 ans, avec des résidents qui ont entre 62 et 102 ans.
Dans la tranche d’âge 60-70, il y a 2 résidents ; aucun résident dans la tranche 70-80 ; tous les autres ont entre 80 et 100 ans.
70% ont plus de 90 ans et il y a 2/3 de femmes.
Trois quarts des résidents habitaient dans le secteur.
70% des résidents ont une dépendance forte ou moyenne.
Ceux qui sont aptes, peuvent sortir tout seuls.
La résidence organise des rencontres inter-générationnelles avec les crèches et les écoles. Des activités en commun sont proposées, avec des binômes enfants/personne âgée (par ex. des ateliers de peinture ou de formes). Des enfants de l’IME sont aussi accueillis.

Pendant l’entretien avec les professionnelles, nous avons eu le plaisir de goûter à un délicieux cake au chocolat préparé par les résidents et présenté par Josette, qui a échangé un court moment avec les élèves. Un joli moment chargé d’émotion et de tendresse !}


Nous tenons à remercier madame Le Moal, directrice de la résidence, ainsi que Madame Ferré, les professionnelles et les résidents pour nous avoir si bien accueillis !

Les élèves avaient tenu à envoyer une lettre de remerciements à tout le personnel de la maison de retraite, voici la réponse qu’ils ont reçu :

Réponse de la maison de retraite de Savines
 
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